Pour consommer local, les AOP nous régalent

AOP, AOC… Des signes officiels de qualité qui nous garantissent une provenance et un savoir-faire !

Une AOP1 (ou AOC2) est un aliment (transformé ou non, végétal ou animal) qui provient d’une zone géographique spécifique. Elle garantit un lien très fort du produit avec son terroir, un savoir-faire et un véritable respect de son environnement. Toutes les étapes de fabrication, de production et de transformation de ces produits doivent se faire dans une même zone géographique.

Un produit adapté au territoire

Les AOP et AOC prennent en compte les conditions climatiques de la zone géographique du produit.

Pour les olives Lucques du Languedoc par exemple, qu’on trouve dans une partie des départements de l’Aude et de l’Hérault, le climat de cette zone correspond exactement aux besoins de ces oliviers. La combinaison du Mistral et de la Tramontane offre des conditions optimums pour leurs pollinisations qui se passent sur une période extrêmement courte.

Également dans notre région, selon l’Agreste, la production de Pélardon se retrouve dans des centaines de communes qui correspondent aux zones traditionnelles de parcours des troupeaux de chèvres. Le climat méditerranéen et sa végétation naturelle (chênes verts, chênes blancs, châtaigniers…) offre ainsi une ressource alimentaire et de l’ombrage en été.

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Des animaux dans leur milieu naturel

Tout comme les chèvres pour le Pélardon, les Taureaux de Camargue sont élevés dans leur milieu naturel. Selon le cahier des charges de cet AOP, ils évoluent en plein air afin de préserver leur caractère sauvage (1,5 hectares par animal adulte) et leur reproduction se fait naturellement. Ces taureaux sont en pâture en zone humide au moins six mois de l’année sans fourrage supplémentaire. C’est donc leur alimentation principale, qui peut être complétée en hiver par du foin et des céréales originaires de l’aire géographique.

Un savoir-faire unique

La qualité du produit est donc due au milieu naturel mais également au savoir-faire ancestral des producteurs.

Chez nous en effet, la Picholine est préparée selon une méthode traditionnelle avec de la cendre de bois, inventée par les frères Picholini au 18e siècle. Elle permet de conserver la couleur verte de l’olive intacte, une saveur et un craquant bien spécifique à cette variété.

Pour l’Oignon doux des Cévennes, le repiquage et la récolte se font manuellement. Sa culture se fait en terrasses soutenues par des pierres sèches, façonnées par l’homme. Cela permet une exposition idéale au soleil et permet également d’évacuer les eaux stagnantes, mal appréciées par les bulbes.

Bon pour l’économie locale

Ces signes officiels de qualité apportent une vraie valeur à notre territoire. « Il y a un réel enthousiasme de la part des consommateurs », m’affirme sans détour Julie Carou, animatrice du syndicat des AOP Olive et Huile d’Olive de Nîmes. « Quand ils veulent se faire plaisir, ça leur permet de savoir où aller… Ils ont une vraie fierté de leur terroir ».

Vu le climat d’incertitude qui règne actuellement dans le domaine alimentaire, certains consommateurs sont donc prêts à payer un peu plus et avoir la certitude que le produit vient bien de chez eux. Ils ont également l’assurance, grâce à ses signes de qualité, que les producteurs ont des contrôles suivis, de l’arbre à la bouteille, dans le cas des huiles d’olive. Il en va de même pour tout autre produit possédant ces signes.

Comment ça marche ?

Un produit signalé AOP ou AOC répond à une charte et des critères définis et validés par l’INAO3 un établissement public administratif sous tutelle du ministre chargé de l’agriculture. Une AOP est reconnue dans toute l’Union Européenne, et une AOC nationalement. Si un produit perd son AOP, il perd également son AOC. Des contrôles et des dégustations sont effectués fréquemment pour s’assurer que le cahier des charges soit bien respecté.

Promouvoir un territoire, soutenir l’économie et les productions locales, conserver des savoir-faire ancestraux… Voilà les promesses majeures des AOP. Consommer local et de saison faisant partie des piliers du respect de notre belle planète, ces signes officiels de qualité sont de précieux alliés pour tous les consom’acteurs !

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Quelques AOP bien de chez nous

L’Oignon doux des Cévennes, la Châtaigne d’Ardèche, la Picholine (appelée « L’Olive de Nîmes »), l’Huile d’Olive de Nîmes, la Lucques du Languedoc, le Pélardon, le Taureau de Camargue, les vins Duché d’Uzès et Côtes du Rhône…

Un mot sur les IGP4

Une IGP protège une origine mais pas un savoir-faire. Dans notre région on en rencontre quelques unes :

Le Riz de Camargue, les Fraises de Nîmes (gariguette et ciflorette), le Miel des Cévennes, les Volailles du Languedoc, le Gard (anciennement appelé Vin de Pays du Gard).

Virginie Mazet

1 – AOP : Appellation d’Origine Protégée (reconnue dans toute l’Union Européenne) 2 – AOC : Appellation d’Origine Contrôlée (reconnue nationalement) 3 – Institut National de l’Origine et de la Qualité 4 – IGP : Indication Géographique Protégée

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