Alimentation bio, comment se repérer ?

Dans le numéro 4 de Greenouille je vous proposais un tour d’horizon des signes officiels de qualité tel que les AOP et AOC. Dans ce numéro je me suis intéressée à l’agriculture biologique et ses marques historiques.alimentation bioAprès la seconde guerre mondiale, les modes de production agricole ont ouvert la porte aux intrants chimiques et à l’agriculture intensive. Néanmoins un courant d’agriculteurs a conservé des pratiques biologiques et l’état français a fini par les reconnaître en rédigeant des textes réglementaires pour faire valoir leurs modes de production en agriculture biologique (AB).

Nous allons nous pencher sur les 3 logos les plus présents sur le commerce pour mieux comprendre leurs engagements en termes de respect de l’environnement, de la biodiversité et de l’homme.

Nature & Progrès, pour une démarche globale

Créé en 1964, Nature & Progrès est une association française qui évalue les produits dans une démarche globale respectant les travailleurs, la saisonnalité et l’approvisionnement en local. Les matières premières sont 100 % certifiées bio pour les produits bruts et transformés. Les intrants chimiques, les OGM et la culture hors-sol sont proscrits de leur charte, et le pâturage est obligatoire pour les élevages.

alimentation bioL’attribution de cette mention s’appuie sur un Système Participatif de Garantie (SPG) : un consommateur, le producteur et un pair assurent ensemble le contrôle annuel des produits. La mention N & P s’obtient alors par ce système de confiance.

Le logo Eurofeuille, une garantie d’absence d’intrants chimiques

Depuis 1991, l’Eurofeuille remplace le logo AB français qui existait depuis 1985, date de la première réglementation de l’agriculture biologique inspirée de N & P.

alimentation bioLa réglementation européenne garantit strictement que les traitements autorisés sont des produits provenant de matières minérales, végétales ou animales, ne comportant pas de produit chimique de synthèse1. Les produits bruts sont 100 % certifiés bio.

Par contre, la réglementation est plus souple sur d’autres points suite à l’harmonisation européenne de 1991.

Concernant les OGM, 0,9 % sont autorisés pour ne pas pénaliser une éventuelle contamination par des champs alentours en conventionnel. Et pour les produits transformés, elle tolère 5 % d’ingrédients non disponibles en bio (figurants tout de même sur la liste du règlement).

Le mode de production bio fait l’objet d’une démarche individuelle : l’agriculteur choisit de se soumettre au contrôle d’un organisme certificateur2 (OC).

Demeter, garant de la biodynamie

En 1924, la biodynamie est née grâce à Rudolf Steiner, en réponse à l’appauvrissement des sols et à la baisse de qualité des aliments. Demeter est une marque internationale qui a sa propre charte.

alimentation bioL’obtention du label se fait en 2 temps : le premier contrôle est effectué par un confrère Demeter (principe du SPG), puis les suivants par un OC. Leur vision de l’agriculture biologique est holistique. Elle met en avant l’autonomie d’une ferme et la place essentielle des animaux. En plus de la certification bio, elle nécessite l’utilisation de préparations biodynamiques et le respect du calendrier lunaire.

A priori, on ne trouvera pas N&P et Demeter dans les grandes surfaces.

Le bio et la grande distribution

La demande pour consommer bio augmente. Les grandes surfaces y répondent de plus en plus, le rendant accessible à tous. Une avancée intéressante pour le secteur, cependant les exigences du bio n’incluent pas de réglementation particulière sur le respect des ouvriers ou de réduction d’empreinte carbone… Faire du bio par simple objectif commercial, sans réelle conviction derrière, peut amener à des dérives semblables à celles des productions conventionnelles3.

Le rôle du consommateur

Chez Greenouille, on se pose régulièrement la question… Et notre réponse va toujours dans le même sens : allons vers le mieux. Dans ce cas-là, cela nous semble « mieux » de se tourner vers les produits bio, en jetant tout de même un petit coup d’œil sur la provenance et en se questionnant sur la saisonnalité…

Le discernement du consom’acteur est majeur dans l’enjeu du bio. Manger des tomates ou des courgettes en hiver (même bio), sous emballage plastique, qui font des milliers de kilomètres pour finir dans nos assiettes ne répond pas à l' »esprit bio » originel. On radote un peu chez Greenouille, mais manger bio, local, en circuit court et de saison sont les piliers d’une réflexion globale pour une alimentation éthique et pour un monde meilleur ! ☺

Virginie Mazet

Un grand merci à Claire Beauvois pour ses conseils et relectures!
1 – www.gerbeaud.com
2 – Il existe 9 organismes certificateurs en France comme Ecocert, Certipaq et Qualité France
3 – La face cachée du bio low cost – France 5
Autres sources : Agence Bio, INAO, ITAB

N’hésitez pas à partager l’article sur les réseaux sociaux !