Eco Vélo donne sans compter!

No business ! Voici le mot d’ordre de cette association nîmoise dont le but est de donner des vélos à ceux qui en ont besoin. Ludovic, jeune quadra dynamique soucieux de son prochain est l’un des fondateurs. Les yeux pétillants de joie, il nous raconte l’histoire de ce projet.

 

Pour l’interview, Ludovic me donne rendez-vous chez des amis qui lui prêtent un bout de jardin pour  entreposer les vélos et y faire les réparations. Plus de 250 vélos attendent patiemment ses mains de passionné ! Pour pièce, en bon état, vintage, fashion, taille enfant ou adulte… toutes les bicyclettes sont acceptées sans discrimination.

Ludovic est un enfant de Nîmes, même s’il n’y a pas toujours vécu. Ancien cadre dans le management commercial, il crée son activité de jardinier il y a 5 ans et constate rapidement que ses clients ont très souvent des vélos abandonnés dans un coin du garage ou du jardin. Il commence à en récupérer pour son fils, puis pour des amis et finit par se demander comment faire pour redonner une vie à ces vélos et aider ceux qui en ont besoin ?

C’est en juin 2016, autour d’un barbecue qu’il propose à ses amis de créer une association pour que les vélos inutilisés servent aux plus démunis. Tout le monde est séduit par l’idée, les statuts sont déposés quelques jours plus tard. Engagé dans l’aide sociale depuis longtemps, Ludovic sait déjà quelles structures contacter. Une de ses amies de la Croix Rouge travaille avec des réfugiés en attente de droit d’asile, un public avec très peu de moyens, souvent éloigné de la ville et un premier partenariat est mis en place.

« Ce sont des gens en détresse, ils n’ont pas 20 euros à la fin du mois pour acheter un vélo d’occasion. Ils parcourent des kilomètres à pied pour des choses simples comme faire les courses ou leurs démarches administratives. Quand on leur donne un vélo, ça leur change la vie ! » me dit-il sans détour.

Pour ce collectif, il est important de s’assurer que les dons soient cadrés. Ce sont des organismes ou associations qui demandent les vélos pour leurs bénéficiaires. Parmi elles, AGIR, Le Secours Populaire, La Croix Rouge, La Mission Locale Jeune ou même Pôle Emploi ! Les premiers bénéficiaires sont les réfugiés, les SDF et les étudiants. Une dizaine de demandes par semaine sont envoyées à l’association, avec à chaque fois le nom du bénéficiaire et ses besoins. Faire ses courses, aller au travail ou à l’école, faire du sport, voir des gens… des choses simples pour la plupart d’entre nous, un casse tête pour ceux qui n’ont pas de moyen de transport !

En parallèle, Ludovic et ses acolytes ont tissé un réseau de donateurs. Un vélo d’occasion ne vaut pas grand chose aujourd’hui, c’est un des effets de la surconsommation. Les gens sont contents de donner au lieu de jeter, surtout si ça  aide. La première année, ils ont récupéré quelques 500 vélos ! L’association a aussi des partenaires professionnels comme Cycles Passieu ou Décathlon . « Ces magasins ont souvent des pièces ou des séries défectueuses sur lesquelles les réparations seraient trop chères. Ils nous les donnent au lieu de les jeter. Ils ont bien compris que nous n’étions pas concurrents car nous donnons à un public qui ne peut pas acheter neuf ! » ajoute Ludovic.

C’est grâce au bénévolat que l’association existe et qu’elle a pu donner environ 200 vélos la première année. Rappelons que la motivation profonde du groupe est d’aider. Ludovic et Patrick, jeune retraité bidouilleur de biclous, se chargent des réparations, mais ils se déplacent aussi pour récupérer et donner les vélos. Nîmes Métropole les a soutenus cette année, ils ont été lauréats « coup de coeur » de l’appel à projet Dédé, soutenant le développement durable. L’argent leur a permis d’acheter un camion pour transporter les vélos mais comme beaucoup d’associations, ils manquent d’argent et de moyens. « Nous achetons beaucoup de pièces pour remettre les vélos sur roues et comme nous ne vendons rien, les dons sont une aide précieuse » confie Ludovic.

À court terme, ils aimeraient trouver un local ou un hangar bien situé dans Nîmes. Comme le No Business est la valeur centrale, ils rêvent qu’une entreprise locale leur prête un espace. « Une entreprise qui travaille avec le fer pourrait, par exemple, nous prêter un espace et récupérer le fer que nous laissons. Ce serait une belle illustration d’économie circulaire ! » me livre Ludovic.

Au fil de l’entretien, j’ai été touchée par l’énergie positive de Ludovic. J’ai compris qu’il donnait  énormément, même s’il avait peu de moyens financiers et il rayonne l’enthousiasme et la gratitude des personnes qu’il a aidé. Le mot de la fin ? Ne jetez plus vos vélos, donnez les à Éco Vélo!

 

Julie Claverie

ecovelonimes.org

FB : Eco-Velo

Ludovic 06 20 31 03 07