Le Locavorisme, une tendance qui prend de l’ampleur

Bio, local et de saison, voici les principes de tout bon locavore ! Greenouille approuve car c’est bon pour la santé, la planète, l’économie locale et le lien social. Explications…
locavorisme
Pour ce premier numéro, nous souhaitons vous parler de cette tendance qui a tant marqué notre aventure. Le locavorisme !
Un phénomène dont nous entendons parler de plus en plus. Même les grandes entreprises s’y mettent à l’exemple de Google avec son « Café 150 », restaurant d’entreprise qui propose des aliments provenant au maximum de 150 miles à la ronde. Marketing ou pas, la tendance s’installe et c’est tant mieux !

Bon pour la santé

Quand on consomme en circuits courts, c’est à dire avec un intermédiaire au plus, on se tourne bien souvent vers nos petits producteurs. Que ce soit sur les marchés, dans les boutiques paysannes, les Amaps (associations pour le maintien de l’agriculture paysanne) ou directement à la ferme, les produits seront globalement de meilleure qualité. Selon l’Ademe* « 10 % des exploitations commercialisant en circuits courts sont converties en bio, contre 2 % en circuits longs ».
En parallèle, nombreux sont les producteurs qui revendiquent une agriculture « raisonnée », c’est a dire d’utiliser du chimique si besoin mais pas systématiquement. Rappelons qu’une pomme produite en intensif subit des dizaines de traitements chimiques par an. Mon producteur préféré, Jean Claude, vend les pommes de son « collègue » viganais,
traitées une seule fois en début de saison, pour moins de 2€ le kg !

Bon pour la planète

Bio ou raisonné, l’important c’est de moins utiliser de produits chimiques. Moins de pesticides ou d’engrais c’est moins d’énergie pour les produire en amont et moins de pollution des sols et de l’eau. Le respect de la saisonnalité des fruits et légumes est aussi primordiale. Les productions sous serre chauffées sont très énergivores et aggravent l’effet de serre. Autant dire que se nourrir peut vite être une catastrophe écologique !
Au niveau du transport, nous manquons encore de recul. Une chose est sûre, faire la tournée de vos producteurs en voiture pour 1kg de pain, une bouteille de vin et 2 kg de pommes de terre c’est pas « greenouille ». Il faut optimiser les déplacements, faire des commandes groupées, acheter en gros… Brigitte Alain, députée Europe écologie les Verts estime que « dès lors qu’ils sont optimisés, les circuits courts de proximité présentent un réel potentiel en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre »**.
Nos petits producteurs locaux sont aussi les gardiens de la biodiversité. Ils travaillent généralement sur de petites surfaces en pluri-cultures. Si je reprends l’exemple de Jean Claude, il produit plus de 10 variétés de légumes par saisons. Il laisse également certaines mauvaises herbes que les insectes pollinisateurs comme les abeilles adorent. Ça grouille de vie là-dedans ! Sa terre n’a jamais été aussi fertile.

Bon pour l’économie locale et pour l’humain

Acheter local, c’est créer de l’emploi sur nos territoires et développer son tissu économique. Selon l’Agreste « En moyenne, les exploitations vendant en circuit court mobilisent 2,2 unités de travail annuel, les autres exploitations 1,4″***. Quand le producteur est directement en lien avec les consommateurs, il peut ajuster son offre à la demande, fixer un prix plus juste et valoriser son travail, transformer ses produits, se diversifier, cultiver des variétés anciennes… Il sort de la logique des marchés de gros et peut exercer pleinement sa créativité d’entrepreneur. C’est toute une économie qui se tisse et se fortifie tout près de chez nous, soutenons-la !
Et quel plaisir de recréer du lien social, de retrouver un lien de confiance avec les gens qui nous nourrissent.
C’est une reconnexion à la terre, à l’univers dont nous avons bien besoin après les scandales alimentaires de ces dernières années. Quand on devient locavore, on reprend le contrôle sur son alimentation, on réapprend à cuisiner, à moins gaspiller.

Produire et consommer localement est un acte politique

Greenouille s’est longtemps appelée « LeLocavore », car vous l’aurez compris, être locavore est notre premier conseil pour ceux qui veulent entamer une « transition », chacun à son rythme.
Notre cher Pierre Rabhi dit : « Produire et consommer localement est un acte politique, écologique, éthique et un acte de résistance pacifique à tous les systèmes qui tirent leur puissance économique de la confiscation du droit des peuples à se nourrir par eux-mêmes. »****
Greenouille vous donne des pistes pour améliorer votre alimentation mais nous irons plus loin. Notre territoire regorge d’entreprises responsables, dans les cosmétiques, l’habitat, l’énergie, le bien-être, etc. À nous tous de les valoriser !

Un peu d’histoire

« Penser global, agir local », cette formule employée par le biologiste René Dubos durant le premier sommet sur l’environnement en 1972 résume à elle seule l’esprit du développement durable et les prémices du locavorisme. En 1980, Tim Lang invente la notion de « Food Miles », kilomètres alimentaires en français, le précepte de ce qu’on appelle aujourd’hui l’empreinte carbone. En 2005, Jessica Prentice utilise le mot locavore pour la première fois à San Francisco lors de la journée mondiale sur l’environnement. En 2007, le mot est élu mot de l’année par l’Oxford University Press. Il apparaît dans le Larousse en 2010.

Lilie Locavore

Sources :
* Les circuits-courts alimentaires de proximité,
avril 2012
** Rapport d’information N°2942, les circuits courts
et la relocalisation des filières agricoles et alimentaires, juillet 2015
*** Primeur N°275, commercialisation des produits agricoles, janvier 2012
**** Conscience et environnement,
éditions du Relié, 2006

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