Des cantines plus locavores et plus bio

Mettre plus de bio et de produits locaux dans son assiette, c’est la volonté d’un nombre croissant de consommateurs et l’invitation faite par Greenouille à ses lecteurs. A chacun ses circuits pour organiser ses achats et alimenter sa cuisine. Et pour les repas de nos enfants à la cantine, que fait-on ?

 

Alors que le sénat a refusé en septembre dernier le projet de loi visant à imposer un minimum de 20% de bio dans la restauration collective (préconisé par le Grenelle de l’environnement), nombre d’acteurs de terrain sont déjà mobilisés pour faire évoluer les pratiques. Qu’ils soient élus, parents ou professionnels de la restauration collective, ils peuvent compter pour les aider dans leurs démarches sur une association nationale basée à Nîmes.

« Un plus bio » : premier réseau national des cantines bio

« L’association est née en 2002 d’une conviction selon laquelle proposer une alimentation de qualité, bio, locale et accessible à tous, en restauration collective

c’est possible ! » nous explique Stéphane Veyrat, son directeur. « L’objectif est de fédérer les villes et territoires qui souhaitent faire évoluer le contenu des assiettes, de les accompagner vers toujours plus de bio et de local, et d’inciter d’autres à les rejoindre ». Pour cela, l’association organise divers événements au cours desquels elle anime des échanges d’expériences, propose également la des formations aux professionnels et des ateliers thématiques. Elle réalise des guides pratiques et édite un magazine visant à sensibiliser et informer l’ensemble des acteurs sur les possibilités d’agir. « Un plus Bio est devenu un interlocuteur privilégié à l’échelle nationale. Notre Club des territoires compte aujourd’hui 54 membres, parmi lesquels des villes de toutes tailles : Toulouse, Nantes, Dijon, Grenoble, Royan, Briançon… mais aussi le Conseil départemental du Gard ainsi que les villes de Nîmes, Barjac, Manduel, Cendras et Collias » se réjouit Stéphane.

Ça se passe chez nous !

Le Conseil départemental du Gard, pionnier en matière d’agriculture biologique,
a introduit le bio dans les collèges depuis plus de 15 ans. En 2012, pour faciliter un approvisionnement local, il créé une unité de conditionnement de légumes, la plus grande légumerie d’Occitanie, qui dessert aujourd’hui une vingtaine de collèges. La ville de Barjac a ouvert la voie des possibles en proposant des repas 100% bio. Elle œuvre sur la question alimentaire et l’importance du bio depuis 1989 et son exemple a fait l’objet du film « Nos enfants nous accuseront » (2008). La Ville de Manduel mène un travail de fond depuis 2011 pour augmenter la part du bio et l’approvisionnement local sans augmenter le coût des repas. Des menus alternatifs, où les protéines végétales remplacent parfois les protéines animales, sont imaginés en privilégiant toujours le goût. Depuis 2016, la Ville de Nîmes a elle aussi revu son cahier des charges pour la restauration scolaire en exigeant 36% de produits bio et 60 % de fruits et légumes locaux.

Un cercle vertueux : Santé – développement – environnement

 

La transition alimentaire s’inscrit le plus souvent dans une démarche globale de développement du territoire et s’accompagne d’une réflexion transversale sur divers axes tels que : la production agricole locale, la saisonnalité, la formation professionnelle, la gestion des ressources et la lutte contre le gaspillage pour compenser l’augmentation des coûts de matière. Elle a l’avantage de favoriser in fine le développement économique local, l’implication du personnel, l’éducation au goût des enfants, et le respect de la santé et de l’environnement. Victoires pour toutes ces cantines rebelles ! Pour partager et valoriser ces belles initiatives, l’association Un plus Bio organise le 15 novembre à Paris, la 2ème édition des Victoires des cantines rebelles. « L’objectif est de mettre en lumière des réalisations qui ont valeur d’exemples forts parce qu’elles démontrent qu’il est possible de se mobiliser et d’innover pour proposer plus de bio et de local sans dépenser plus ! » insiste Stéphane. « Un prix est décerné aux collectifs de parents engagés mais aussi aux cuisiniers. Ils démontrent qu’il est possible d’agir à tous les niveaux ! ». Cette cérémonie clôture le Tour de France des cantines rebelles, une succession d’événements (Toulouse, Nantes, Dijon..) qui avait démarré en avril dernier à Nîmes.

Virginie Sanfelieu

« Quand les cantines se rebellent ; manifeste en

faveur d’une restauration collective, bio, locale,

saine et juste » – Editions Court-Circuit, 2017.

Guide pratique des parents pour des cantines bio.

A télécharger sur unplusbio.org

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