La coupe menstruelle, écologie et intimité

L’écologie n’a pas de tabou et s’invite aujourd’hui jusqu’au coeur de l’intimité des femmes. A l’heure où l’impact écologique des serviettes et tampons hygiéniques est largement questionné, la coupe menstruelle fait figure de sauveuse.

coupe menstruelle

Mais au fait, qu’est-ce que la « coupe menstruelle » ? Connue aussi sous le nom de Mooncup, c’ est un petit réceptacle en forme de cloche qui, introduit dans le vagin, a pour mission de recueillir le flux pendant les règles. Elle est équipée à son extrémité d’une petite tige qui permet de la retirer aisément. Elle se vide toutes les 8 à 12h maximum et se nettoie tout simplement à l’eau claire avant réinsertion et dans un petit bain d’eau bouillante entre deux cycles… Incontournable stérilisation !

Parole d’utilisatrice, elle s’adapte à toutes les péripéties de la vie d’une femme. Maillot de bain ou basket, elle fait face ! Elle l’accompagne aussi dans les grandes étapes de sa vie. Toutes les marques proposent en effet deux tailles : petite taille, jusqu’à 30 ml de contenance pour les femmes de moins de 30 ans ou n’ayant pas enfanté ; grande taille, jusqu’à 60 ml, pour les heureuses mamans et post trentenaires. Petit plus (ou grand, à vous de juger !), avec un coût moyen de 30€ à l’achat, assorti d’une durée de vie de 10 ans, forcément notre porte-monnaie, lui, il apprécie !

Si la matière souple qui compose la coupe (silicone principalement) est pensée pour s’adapter aisément à la forme du vagin, il ne faut pas pour autant sous-estimer un certain besoin d’adaptation dans les premiers temps d’utilisation. Chaque morphologie est unique (tout comme nous !) et il s’agit souvent de trouver le bon geste et le bon angle d’insertion. Sachez également que dans de rares cas, certaines femmes peuvent avoir besoin d’essayer différents modèles avant de trouver leur Graal !

Une coupe aux petits soins avec notre planète.

Le saviez-vous ? Une femme au cours de sa vie utilise entre 10000 et 15000 produits menstruels. A l’échelle mondiale, cela représente une consommation de 1447 protections hygiéniques par seconde, soit 45 milliards par an. Ça donne le vertige, non ? Surtout lorsque l’on sait que tous ces déchets (plastiques, colle et autres composants) sont ensuite méthodiquement entassés dans nos décharges où ils se dégradent pendant les 500 années à suivre, diffusant ainsi doucement dans nos terres et rivières, les nombreux produits chimiques qui les composent. A moins bien entendu que nos incinérateurs se chargent d’évacuer ces mêmes polluants dans notre air ambiant… Une préférence ? Selon Greenpeace, l’industrie des protections hygiéniques est l’une des plus polluante au monde. C’est pourquoi notre petite coupe, avec ses 10 années de durée de vie, nous apporte une sacrée lueur d’espoir !

Une coupe toute en douceur avec notre intimité

Si tampons et serviettes hygiéniques apparaissent encore aujourd’hui comme les meilleurs amis des femmes modernes et actives, ils ne semblent pourtant pas hésiter à leur tourner le dos quand il s’agit d’assurer leur équilibre intime.

coupe menstruelle

N’étant pas soumis à obligation, les industriels ne font pas état de la composition exacte de leurs produits. On y trouve pourtant de nombreux résidus toxiques. Aluminium, alcool, additifs de parfum (particulièrement irritants), hydrocarbures, résidus de dioxine et pesticides se disputent la vedette. La paroi vaginale étant très poreuse, il faut savoir que toutes ces substances chimiques sont aisément absorbées par l’organisme, qui les accumulent au fil des ans sans pouvoir les évacuer ; exposant ainsi les femmes à de nombreux risques pour leur santé (cancers, infertilités…). Face à ce constat, la coupe menstruelle, proposée principalement en silicone médicale (on en trouve également en caoutchouc et en latex), fait figure de sainteté. La marque « Luneale » par exemple, garantit pour la fabrication de sa coupe, l’utilisation d’un silicone de haute qualité, atoxique, à même d’assurer une totale innocuité… Ouf, on respire !

Une mauvaise nouvelle ne venant jamais seule, nos chers tampons augmentent également le risque de développer des infections (comme le « Syndrome de choc toxique », maladie bactérienne rare, mais particulièrement virulente) et autres mycoses ou irritations. La faute aux fibres artificielles hyper-absorbantes qui les composent. Car le tampon absorbe non seulement le sang des règles, mais également les sécrétions vaginales et la flore intime, protections naturelles de l’intimité féminine. En leur absence, notre intimité est rendue plus vulnérable aux agressions extérieures. La coupe, quant à elle, positionnée à l’entrée du vagin, se contente de recueillir le sang, ni plus ni moins, minimisant ainsi les risques.

Enfin il faut savoir que les fibres artificielles utilisées dans les tampons et les serviettes, sont abrasives. En s’allongeant, le tampon exerce en effet une pression sur la région utérine, provoquant ainsi des petites coupures et laissant derrière lui des filaments de ses fibres. Certaines stérilités seraient même attribuées à leur présence. Le silicone de la coupe menstruelle, très doux pour la muqueuse, réduit tout naturellement ce type de risque. Décidément, elle nous veut du bien !

Une coupe pour renouer avec notre féminité sacrée. 

Alors il faut bien l’admettre, si la coupe menstruelle est une merveilleuse alternative écologique, tout n’est quand même pas tout rose. Dans un moment de maladresse, tout peut même tourner au rouge ! Ça vous met mal à l’aise ?

Pendant des années, l’utilisation de protections hygiéniques jetables nous a tenues à distance de nos menstruations. Avec un tampon, l’opportunité de rentrer en contact direct avec notre flux est réduit : on le met, on l’enlève, on le jette et on en parle plus ! Avec la coupe, le contact est rétabli. On le touche, on le voit, on le redécouvre, on SE redécouvre… Pas moyen d’en faire abstraction. Et si finalement c’était une chance ? Et si c’était là, l’opportunité de renouer des liens avec notre capacité à donner la vie, avec l’essence de notre féminité ?

Dans les sociétés matriarcales, la féminité et sa fertilité ont été honorées au travers des siècles et le sang menstruel récolté a longtemps été utilisé comme fertilisant pour les cultures… Alors pourquoi pas le nôtre ? Un geste simple et symbolique porteur de la reconnaissance que notre sang est avant tout source de vie. Un geste, qui montre la voie d’une forme de réconciliation avec notre féminité ; dans le respect de la vie, qui dans son principe de circularité, reconnait le sacré en toute chose…

Magali Pagnon

N’hésitez pas à partager l’article sur les réseaux sociaux !