L’alimentation vivante Nora Fellah magazine Greenouille

Je viens aujourd’hui vous parler d’un paradigme qui me tient à coeur. Il s’agit de quelque chose qui a changé ma vie il y a 4 ans maintenant. 4 ans déjà de plaisir, de régal des yeux, de découverte de saveurs, de réorganisation complète de ma cuisine et de ma façon de manger, de réconciliation avec mon corps, d’énergie débordante et de pep’s communicatif. 4 ans que je me sens pleinement vivante !

Vous avez deviné ? Non ? Je ne peux même pas vous donner d’indices et vous dire que vous chauffez car il est bien là le point central, il n’y a pas de cuisson… Et oui, je viens vous parler de l’alimentation vivante, de l’alimentation crue. Mais qu’est ce donc ? Suivez moi, la visite commence…

Les origines du cru

Le mouvement a débuté aux USA, en Californie, il y a environ 20 ans. C’est avec un petit décalage d’une dizaine d’années que l’on voit fleurir un peu partout en Europe des stages, conférences, ateliers de crusine, restaurants, festivals, rencontres, mettant à l’honneur cette approche culinaire. Le terme alimentation vivante a fait sensation en Angleterre (RawFood), en Allemagne (Rohkost) et plus récemment en Italie (Cibo Vivente) et en France, et commence aussi à faire sa place au Portugal (là je sèche pour la traduction…). Cette manière de manger, je dirais même cette façon de vivre son corps et la bonne santé, ne date pas d’hier. Nos ancêtres, avant l’invention du feu, mangeaient principalement cru, « physiologique » comme aiment à dire les précurseurs de ce mouvement.

 

Nos ressources alimentaires étaient alors simples, brutes, moins élaborées, plus saines, nécessité faisant loi puisque nous ne connaissions pas encore le feu et que nous vivions sous les tropiques. Noix, fruits et baies à gogo ! La consommation de produits d’origine animale comme la viande, le poisson ou les laitages était quasiment nulle. Surpris? N’étions nous pas carnivores à la préhistoire, à croquer toute crue la viande que nous venions de chasser? Et bien non, loin de là! D’ailleurs le biologiste Marchesseau explique que nous possédons un système digestif proche des grands singes qui sont frugivores. La forme de nos intestins en est la preuve. La viande devrait être (et était dans des temps primitifs) un aliment de survie ou festif, c’est à dire consommée de façon occasionnelle, rien à voir avec notre entrecôte quotidienne!

Aujourd’hui, l’alimentation vivante est fondée sur la consommation de produits biologiques d’origine végétale, exempts de colorants, d’arômes artificiels et d’exhausteurs de goût. Ils sont non pasteurisés et non chauffés au-delà de 40°C. Cela consiste essentiellement à consommer des aliments bruts, non traités à la chaleur qui peuvent être toutefois transformés afin de multiplier leurs apports vivants (lacto-fermentation, germination, trempage, déshydratation). Elle met à l’honneur de façon majoritaire les légumes, les fruits, les oléagineux, les graines et germes ainsi que les algues fraîches ou séchées. Voici une liste non exhaustive des oléagineux : noix de pécan, noix de Grenoble, graines de tournesol, amandes, graines de sésame, noisettes, cacahuètes, pistaches, graines de courge. Pour ce qui est des algues, il y a le wakamé, la laitue de mer, la dulce, la nori, les haricots de mer et aussi la spiruline.

Tout cela nous apporte force, vitamines, minéraux et enzymes, dû au fait que les aliments ne sont pas ou peu chauffés. En effet, la cuisson diminue leurs bienfaits. Des enzymes à l’état brut sont présentes en abondance dans les aliments précités et elles sont excellentes pour la santé. Ce sont des protéines complexes, dont le rôle est de décomposer les aliments que nous consommons pour les rendre plus digestes. Le corps digère facilement et son énergie peut alors être disponible pour se régénérer ou se défendre contre la pollution, le vieillissement, les maladies… Les enzymes améliorent la circulation sanguine, diluent le sang, réduisent les risques de maladies cardio-vasculaires, détoxiquent l’organisme, stimulent le système immunitaire et favorisent le renouvellement tissulaire.

Certains puristes disent que pour qualifier une alimentation comme étant « crue », il faut que 75 % de la consommation (en poids) proviennent d’aliments crus. Car le crudivorisme, c’est aussi une idéologie, avec des concepts, des préceptes et des idéaux presque politiques! Vous savez, le fameux « tu es ce que tu consommes ». Je pourrais donc vous expliquer les différents courants et les nuances entre l’alimentation brute, l’alimentation vivante, le frugivorisme, le végétalisme, le paléo, l’instincto-nutrition, le 80-10-10… Oui, je pourrais, mais cela ne se passe pas uniquement dans la tête et ce n’est pas seulement un principe ! Il s’agit d’habitudes de vie à modifier, d’écoute de son corps et de bon sens, de connaissance de la santé, loin de l’enseignement de notre médecine moderne incollable sur les maladies. Bien plus qu’une façon de manger, c’est toute une approche de vie qui change, une nouvelle connaissance des maladies qui ne sont que des symptômes de « nettoyage » pour un fonctionnement optimal du corps. Je mange cru parce que c’est bon, simple, coloré, vivant, joyeux, source de plaisir, de vitalité et d’intensité.

Les contraintes incitent à l’imagination. Les principes à priori limitatifs de la cuisine crue sont une formidable opportunité de créativité culinaire. La simplicité est volontaire. Les produits sont naturels, bruts ce qui nous invite à privilégier la saisonnalité, le terroir, la proximité et à redécouvrir des saveurs bien plus larges que le salé et sucré. Manger cru, c’est pour moi une cuisine de l’instant, à créer avec les ingrédients du moment, et il n’y a pas que des salades ! On peut réaliser des sauces divines, des spaghettis de courgettes, des raw-ssissons, des crackers, des soupes crues mais chaudes, des pâtés végétaux, des jus pétillants, des smoothies, du carawmel, des gâteaux d’anniversaire, etc, etc…

Comment ? Avec quels ustensiles ?

Je dirais qu’une cuisine de « crusinier » bien équipée comprend un extracteur de jus, un déshydrateur, un germoir et un blender. Et comme je vous l’ai écrit en présentation, l’alimentation vivante a le vent en poupe, il existe aujourd’hui beaucoup de livres de recettes en librairie, de vidéos sur internet et même des groupes d’échange sur Facebook alors vous aussi, testez, tentez et adhérez !

Ok, mais par où commencer ? Tout d’abord, ne supprimer rien à votre façon d’être d’aujourd’hui car le manque et le sevrage sont aux antipodes de ce régime d’abondance. Au contraire, ajoutez de la nouveauté, de la fraîcheur. Et régulièrement voyez ce qui change en vous… Peut être les insomnies qui disparaissent, une meilleure endurance lors du footing du matin, un transit léger et régulier, une paix intérieure qui s’installe, et oui, les bienfaits de l’alimentation crue n’ont pas de limites. Considérez-vous simplement comme un explorateur qui découvre un nouveau continent, à son rythme et de façon unique!

Tout d’abord mangez plus de fruits, plus de légumes frais, introduisez des smoothies ou des jus de légumes frais élaborés maison (les enfants seront acteurs, ils adorent!). Découvrez les noix, leurs immenses propriétés nutritives et leurs textures, remplaçant ainsi les beurres, les crèmes, les yaourts et le lait. Tombez en amour des algues fraîches. Voyez la nature s’éveiller et émerveillez vos enfants en faisant vos graines germées. Et surtout, partagez, profitez des réseaux qui existent autour de chez vous pour échanger recettes, conseils, matériels… Je finirais en vous souhaitant bon voyage. Si cet article ne vous a pas mis l’eau à la bouche, j’espère qu’il aura au moins réveillé votre curiosité!

Aurélie Mazerm-Viard

www.aucoeurdelaconnaissance.info

Marie-Sophie L. www.linstantcru.com

Recettes sur la chaine Youtube d’Eric Viard